Bienvenue à Prouville !



Un peu d'histoire

Autrefois Promveris, Probaville, Provila, ou encore Preulvilla, Prouville dépendait à la fois du diocèse d’Amiens, de l’Election de Doullens et des prévôtés de Beauquesne et de Saint-Riquier. Quelques-uns des seigneurs de Prouville nous sont connus grâce aux archives ; parmi les plus importants : Thomas de Prouville en 1244, Henri de Beauval en 1372, Jehan de Miraumont, écuyer de France, en 1507, Charles de Longueval, tué au siège de Doullens en 1595 et enfin Louis de Brossart en 1661. Les descendants de ce dernier seront les derniers seigneurs de Prouville et leur château sera démoli lorsqu’ils émigreront lors de la Révolution Française. Les derniers vestiges sont entièrement enlevés dans les années 1880.

La rue de l’Abbaye nous rappelle la présence d’une abbaye qui dépendait de celle de Dommartin (près d’Hesdin, dans le Pas-de-Calais).

Au milieu du XIXe siècle, Prouville comptait près de 800 habitants, contre un peu plus de 300 aujourd’hui. 3000 parcelles étaient réparties sur une centaine d’exploitations. Hormis le travail lié en majorité à l’agriculture, les habitants, notamment les femmes, travaillaient une partie de l’année dans une passementerie où l’on produisait du fil d’ornementation pour les vêtements, les équipements militaires, les vêtements sacerdotaux ou encore certaines pièces de mobilier. En 1893, une usine à vapeur fut également établie pour la production de bicyclettes.

La commune était relativement bien desservie puisqu’elle se trouvait à 6km de la gare de Conteville, sur la ligne Abbeville-Béthune et à 11km de la gare de Candas sur la ligne Doullens-Amiens.

 

L’église Notre-Dame de l’Assomption

L’ancienne église qui se trouvait à côté du cimetière a été détruite lors de bombardements de 1944.

L’église Notre-Dame de l’Assomption a été construite entre septembre 1959 et avril 1961, à une centaine de mètres de la précédente.

Tout comme Agenville, l’église de forme octogonale est signée Pierre Herdhebaut. Son clocher est séparé de la nef. Il réalise également l’aménagement intérieur (tabernacle, échelle de Jacob et baptistère). L’absence de crucifixion marque une certaine originalité. Le béton est un élément de composition, il permet de rythmer l’élévation et de sanctuariser le baptistère. C’est en 1960 que Gérard Lardeur réalise les vitraux.

C’est d’ailleurs l’église la plus originale de ces reconstructions.

 

 


Les bombardements de 1944

A la fin de l’année 1943, les Alliés repèrent la construction de nombreux bâtiments cachés dans les pâtures de Domléger, commune voisine. Ils ignorent encore que ce site doit approvisionner les rampes de lancement de V1 de la région. Les premiers bombardements ont lieu les 16, 17, 22 et 24 juin et détruisent plusieurs habitations à Prouville, mais aussi l’école de Domléger et la quasi-totalité des bâtiments d’Agenville, faisant 5 morts. Entre le 20 et le 25 juin, les Alliés larguent également plus de 2000 bombes sur Prouville, sans atteindre pour autant la rampe de V1 qui fonctionnera jusqu’à son évacuation. A la fin de la guerre, la commune est détruite à plus de 80%. Un plan de reconstruction sera établi en 1946 par le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.

 

La tombe d’Édouard Cailleux

En vous rendant au cimetière, vous trouverez quelques belles sépultures et notamment celle d’Édouard Cailleux, décédé en 1919 à l’âge de 18 ans. Les parents du jeune homme, meurtris par la douleur, ont fait sculpter dans le marbre le buste de leur enfant. L’artiste, anonyme, a rendu vivant le visage de l’adolescent, dont l’œil vif et la mèche rebelle nous font immédiatement penser au portrait d’Arthur Rimbaud au même âge. Une expression effrayante et envoûtante où la mort le surprend, bouche ouverte, comme s’il voulait parler encore. Mais les mots se perdent dans le silence de la pierre (André Guerville ; le patrimoine funéraire des cimetières en pays de Somme ; 2017).


Tableau de bord